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Mon petit tour d'Asie du Sud Est
3 février 2011

Chroniques birmanes IV : la douceur à Inle Lake

Bye bye Bagan, le samedi je me lève donc à 3h pour attraper le bus direction le lac Inlé. Au dernier moment, Kyaw Min, après sa nuit arrosée et joueuse, attrape son sac et décide de venir avec moi à Inlé car il a peur de me laisser seule…….grrrrr je suis grande je peux me débrouiller!! Mais je pense qu'au fond de moi je suis bien contente qu'il m'accompagne, même si va bien falloir que je me débrouille seule un jour ou l'autre!

 

La forme n’étant toujours pas revenue, je comate dans ce micro bus d’un autre temps où les sièges sont larges comme des sièges auto ! Chaque arrêt me permet de visiter les toilettes et de m’acheter du coca. J’espère retrouver la forme sur les bords du lac parce que franchement, ça ne peut plus durer, boudiou!!

 

12h et qq centaines de km de route montagneuse plus tard, nous arrivons enfin sur les bords du lac Inlé, mon but au Myanmar ! Les derniers kilomètres, de Kalaw à Nyangshwe, sont dans la montagne, c’est tout simplement magnifique, et je suis impatiente de faire cette route en trek en sens inverse.

 

Kyaw Min connait un propriétaire de guest house, Mr Joe, qui est des plus sympathiques et qui nous reçoit très chaleureusement. La guest house n’est pas top mais l’accueil et surtout le petit déj royal compensent bien ! Je recommande chaleureusement PYI II Guest House, qui n'est pas dans le Lonely mais qui le mériterait bien!

 

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Le bonheur est dans la guest house de Mr Joe!

Le dimanche, je suis vraiment flagada (comme tous les dimanches d’ailleurs, ça doit être psychologique !!), on va faire un tour au grand marché de Nyangshwe histoire de me changer les idées et dans la campagne environnante, le long des canaux qui mènent au lac. Car le lac n’est pas visible de Nyangshwe, il faut prendre un vélo ou un bateau, ou marcher au moins 2h pour le voir.

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J'adore cette photo de Kyaw Min et moi, et de la bouteille d'eau "Life"!

 

Près d’une pagode, je rencontre Isa et Claire, 2 françaises rencontrées en vitesse à la guest house de Mandalay. Quelle surprise, le monde est petit!! Ca me fait super plaisir de les rencontrer une nouvelle fois! Elles aussi prennent leur temps (encore plus que moi !!) et l’on décide d’organiser un trip en bateau sur le lac ensemble pour le surlendemain (ça coute moins cher de se grouper sur un bateau, évidemment).

 

Ici il y a plein de petits stands pour manger pas cher dans la rue, on se pose pour manger du poisson et autres petites choses grillées, mais il fait froid (mhhhh genre 15 degrés !) car nous sommes à 900m d’altitude alors il faut s’habiller le soir, et on ne reste pas trop tard dans la rue. Dans la journée ça va, quand le soleil brille il fait plutôt très chaud.

 

Le lundi, re-mal aux fesses, on loue des vélos pour longer le lac et, enfin, aller le voir en vrai ! Sur le chemin, nous visitons un domaine viticole qui produit environ 50000 bouteilles par an de Cabernet Sauvignon, Syrah, Pinot noir et autres vins dont les cépages viennent d’Europe. Comme il est 11h je ne goute pas sinon je vais rester scotchée là (même si Kyaw Min, gros alcoolique qu’il est, aurait bien voulu !!) mais j’étais bien contente de visiter « domaine ».

 

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Le long du lac, les champs de canne à sucre et les bambous s’étendent à perte de vue. Du coup on croise régulièrement des « usines » où la canne à sucre est broyée pour extraire le jus qui est ensuite bouilli, et envoyé à Mandalay pour fabriquer le fameux « Mandalay Rum » dont les birmans font une consommation sans modération (mais il est pas dégueu ce rhum, soit dit en passant). Aussi, beaucoup de fabriques de paniers et autres nattes en bambous pour les habitations.

 

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On traverse beaucoup de petits villages, c’est tranquille, même si la « route » est assez fréquentée, camions, motos, picks up, vélos, charrettes….petits stands qui vendent tout et n’importe quoi et écoles où les enfants répètent à haute voix ce que dit le professeur.

Comme le niveau du lac est très bas, la plupart des chemins qui y mènent sont inaccessibles car trop boueux.

 

Au niveau du village de Maing Thauk, on peut enfin atteindre le lac ! Waouh c’est beau ! On prend un canot et on se croit à Venise, à passer par les canaux entre les maisons sur pilotis du village flottant. Tout un monde vit ici, passant d’une maison à l’autre et d’un jardin à l’autre avec des canots ou des bateaux à moteur ! Il parait qu’il y a 550 villages sur le lac, qui est long de 16 km sur 4 km de large. C’est tranquille, c’est beau. La plupart des maisons sont en bois, certaines en dur, toutes sur pilotis. De nombreux jardins bordent les canaux, où ils font pousser principalement des tomates.J’adore !!

 

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Un petit resto sur les bords des canaux et on rentre tranquillement à Nyangshwe car Kyaw Min doit prendre son bus pour rentrer sur Mandalay. Il me « confie » à Isa et Claire pour qu’elles prennent bien soin de moi !! On ne sait jamais !

 

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Je ne suis pas sure qu’on se reverra Kyaw Min et moi mais j’étais très contente de passer des qq jours avec lui, j’ai appris plein de choses sur le pays et sur la façon de vivre ici, et mes activités et déplacements ont été grandement facilités grâce à lui ! Et puis il est rigolo avec son accent british (ça restera un mystère de savoir où il a chopé cet accent) et ses différentes histoires avec les touristes (féminines, bien sur, chacune d'elle étant exceptionnelle !). Un petit kéké en qq sorte, mais que je remercie chaleureusement de m’avoir accompagnée pendant une partie de mon voyage.

 

Isa et Claire sont en voyage depuis 3 mois, dont 2 passés au Népal. Elles espèrent voyager encore qq mois, nous nous entendons bien, nous attendons les mêmes choses du voyage, et comme beaucoup, nous sommes un peu déçues par le Myanmar. Elles plus que moi, qui, grâce à Kyaw Min, n’ai pas rencontré trop de barrières. Sinon c’est vrai qu’il n’est pas très aisé de voyager ici, où le chemin pour les touristes est tout tracé, où presque chaque dollar versé part dans les caisses du gouvernement (sauf pour les hôtels, encore que…), où les transports prennent des plombes et où finalement le touriste n’est pas moins un porte monnaie sur pattes qu’ailleurs. Je n’en attendais pas moins, je savais la plupart de ces choses, du coup je n’ai guère été surprise la plupart du temps, mais Isa et Claire ne s’attendaient pas à rencontrer tout ça.

Je crois qu’on veut venir au Myanmar parce que ce pays est un mystère, autant politique que religieux, et parce qu’on entend de belles choses sur lui. Il faut je pense accepter les « obstacles » que l’on peut rencontrer, en prenant son temps, le Myanmar n’est pas plus compliqué qu’un autre pays, mais jusqu’à présent j’ai eu la chance d’être accompagnée tout le temps ce qui m’a beaucoup facilité la vie. 1 mois peut paraitre long au final, mais si on veut apprécier le pays en sortant des sentiers battus, il faut bien ça. Et aussi, je suis agréablement surprise de voir que le budget que j’avais estimé est inférieur à la réalité, tant mieux !

 

Le mardi, Isa, Claire et moi partons pour le boat trip sur le lac Inlé, à 7h30, brrr ça caille à cette heure ci, on supporte bien la petite couverture pendant les ¾ d’heure nécessaires pour sortir du canal et atteindre le marché flottant. Le lac est encore dans la brume, que le soleil essaye de percer doucement. Pas très flottant d’ailleurs le marché puisque le niveau d’eau du lac est très bas et que du coup le marché se retrouve sur la terre ferme. Et pas trop marché non plus d’ailleurs puisqu’il n’y a que des étals de souvenirs pour les touristes, « c’est joli et c’est pas cher » (en français dans le texte !).

Pendant ces ¾ d’heure, nous voyons le soleil se lever doucement et les ombres diminuer sur le lac. C’est très paisible (hormis le bruit du moteur), c’est la vie sur le lac, les activités de la journée qui commencent (enfin qui ont du commencer y a qq heures déjà).

 

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Moi je me serai bien contentée d’un tour de lac juste pour voir qq villages et les différentes lumières à différentes heures de la journée. Non, en fait, nous avons droit à toute une série de visites de fabriques dans différents villages, chaque fabrique ayant bien sur son magasin.

 

Nous commençons par le papier en fibre de bambou, pour faire des feuilles de papier ou des ombrelles. Y a pas à dire, c’est très joli et très intéressant de voir comme c’est facile et rapide ! Néanmoins, pas facile à transporter, l’ombrelle.

 

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Les papiers faits de fibres de bambous qui sèchent

 

Puis le tissage des fibres de lotus et de la soie. Alors ça c’est carrément impressionnant ! En coupant des tiges de lotus, les ouvrières obtiennent un fil qu’elles doublent ou triplent pour obtenir une fibre qui est utilisée pour confectionner des écharpes, et, plus important, des habits de moines. La grande classe !

 

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"L'extraction" de la fibre de lotus

 

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Les métiers à tisser....c'est impressionnant de les regarder travailler!

 

Les fibres de lotus peuvent être associées à de la soie, ça rend vraiment de très belles choses. Encore une fois, comme à la fabrique de longyi à Amarapura, c’est impressionnant de les voir travailler sur des métiers à tisser comme si l’on remontait 100 ans en arrière. Le rendu est vraiment magnifique, surtout les pièces de lotus pur. Petit bémol c’est carrément pas donné, minimum 35$ pour une petite écharpe en lotus, 25$ pour des écharpes mélangées lotus-soie (très beau rendu aussi). Je serre les dents et je résiste à un achat compulsif, malgré le fait que la soie ne pèse rien (je viens d’ailleurs de relire « Soie » que j’ai trouvé dans la guest house) je me dis « pas de poids en plus dans le sac à dos ».

 

Le stop suivant est pour la pagode Alodaw Pauk, ouf rien à acheter ici, et pas une pagode des plus intéressantes.

 

Next stop, la fabrique de cigares, qui sont très consommés ici car moins chers que les cigarettes. Je n’ai pas compris quelle feuille ils utilisent pour la fabrication des cigares, qui est rempli de tabac et de copeaux de bois. Ca sent bon c’est déjà pas mal.

 

On a du mal à faire comprendre à notre chauffeur que l’on veut une petite cantine et non pas un resto pour touristes. Il voudrait nous faire croire qu’il n’y a que des restos pour touristes, nan nan nan (c’est ça qui nous énerve ici). On trouve une petite cantine qui ma foi n’est pas si mal, mais on a déjà eu mieux !

 

Ensuite, la cerise sur le gâteau, arrêt au monastère des chats qui sautent (jumping cats)…..hum ça a l’air bien calme par ici….2-3 moines somnolent, et surtout les chats dorment aussi, on a du se tromper, c’est le monastère des sleeping cats en fait ! la déception !!

Ici encore moult vendeuses de souvenirs qui ne vendent rien du tout….on finit par se demander comment ces gens font pour vivre, sachant que la grosse saison touristique au Myanmar ne dure que 4 mois. Ca fait pas lourd pour le reste de l’année.

 

Pour clore cette belle journée (c'est ironique, il est 13h45!!) notre chauffeur nous fait comprendre que c’est fini et qu’on rentre à Nyangshwe….pas mal pour une journée complète ! A 14h30 nous voilà arrivées, et ben si ça c’est pas de l’arnaque pour touristes ! J’ai préféré ma balade d’une heure en canot !!!

 

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Bref je suis contente car j’ai vu le lac mais il faut bien choisir son bateau avant de s’engager et poser plein de questions sur le programme et les horaires !!!!

Du coup on se balade un peu et on papote pas mal avec les filles, ce qui est très bien aussi.

 

Je profite aussi de ce temps libre pour finaliser le trek entre Nyangshwe et Kalaw, la veille j’ai pu trouver 2 personnes avec qui partir, 2 québécois qu’une soixantaine d’année fort sympathiques, je pense que ça va juste être génial !

 

Après un dernier diner ensemble et des aurevoirs avec Isa et Claire, je rentre à la guest house où un autre gars, Olivier, est intéressé pour faire le trek avec nous. Moi qui avais du mal à trouver des gens pour faire le trek dans ce sens (tout le monde fait le trek dans l’autre sens, c’est plus facile et plus rapide, ça descend presque tout le temps), finalement on va être 4 c’est top, et avec des gens sympas en plus, que demander de plus ? c’est le paradis !

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