Retour un petit mois en arrière....l'arrivée au Myanmar, 1ere chronique, Yangon
Samedi 1er janvier, après un beau réveillon populaire sur la place de l'hotel de ville à Bangkok et 2h de marche après m'être perdue dans la ville, j’ai pas trop dormi, j’ai mal au ventre….je ne suis peut être pas trop copine avec la cuisine thaï….je traine jusqu’à 13h pour prendre la navette aéroport, direction Yangon, enfin!
Le 31 au soir, à Bangkok, le décompte avec la photo du roi of course!
Feu d'artifice SVP!
Le Golden Mount, et je me suis perdue pour en revenir....2h à errer dans Bangkok!
L’aéroport de Bangkok a été refait il y a 4 ans et est un aéroport super moderne, mieux que certains de nos aéroports européens. Là encore, moult plantes et fleurs poussent comme en plein air, c’est dégueulasse !!!
Je rencontre 2 messieurs nés en Birmanie mais exilés, l’un aux US et l’autre à Taiwan, ils vont visiter leur cousine à Yangon. Ils me disent qu’ils vont m’aider à me rendre en ville et changer de l’argent, car ce n’est pas forcément chose simple….je suis soulagée de pouvoir être aidée dès le début.
Au Myanmar, tout marche en dollars….il faut payer les hôtels, les entrées gouvernementales (pagodes, temples….), et certains transports en dollars. Et des beaux billets bien neufs ! Une chtouillette de cochonnerie microscopique que t’arrive pas à voir, eux ils la voient et refusent le billet. Et ben nous on fait pareil quand ils nous rendent la monnaie…je dois dire que ça m’amuse énormément de chercher la petite bête !
On peut changer uniquement dans les hôtels, les agences de tourisme et les bijouteries par exemple. Quelques banques commencent à fleurir, mais pas de distributeur pour l’instant, et un change probablement peu avantageux!
On a 800 kyats (prononcer tchiatte) pour 1$ et 1000 kyats pour 1€…..ça fait de grosses piles de billets qui puent l’humidité et le renfermé !! La plus grosse coupure est 1000 kyats, les billets de 100 et 200 kyats étant les plus utilisés. Pour ces derniers, on ne peut plus lire la somme tellement ils sont sales et rafistolés.
Si on paye en dollars, ils nous rendent la monnaie en dollars ou en kyats.
Finalement à l’aéroport il y a la navette d’un des hôtels inscrit dans le Lonely Planet, le Motherlann Inn, il reste des places dans le dortoir, parfait, je pars avec eux !
Dans la navette je rencontre Niki, qui est déjà venue il y a 2 ans et qui retrouve son ami Jacques qui vient tous les ans….voilà qui est très rassurant pour ce 1er jour ici! Niki a 63 ans et on discute bien, elle est belge mais habite en France.
Très sexy l'hotesse birmanie....
Arriver à Yangon c’est un peu comme arriver dans une capitale africaine….tout d’abord, on se retrouve avec un bon bus des années 50 (voire 40….) car ils ont eu un souci avec leur mini van….excellent le bus !
Ici, il y a des véhicules avec le volant à droite, d’autre à gauche, et ils roulent….euh….au milieu ! Normalement à droite, m’a-t-on dit ! Je vous laisse imaginer quand un véhicule dont le volant est à droite veut doubler (cf « Chroniques Birmanes !)….en gros, ça klaxonne sans cesse pour signifier « je suis là »!!
Quelques éclairages publics, mais la plupart des éclairages sont ceux des magasins. Les rues sont poussiéreuses et avec des trous, il y a plus de voitures qu’il y a 2 ans apparemment, mais ce sont de vieilles Mazda, ou des Toyota. Beaucoup de pick ups qui servent de bus, de gros bus surbondés et d’une autre époque, les « taxis bleus », mini transports pour 6-8 personnes, les tuk tuk à moteur et les trishaws sans moteur. On trouve toujours un transport, même si on n’est jamais sur de là où il va !
Les gars de la guest house sont adorables, tout comme les filles qui nous reçoivent….une gentillesse qu’on voudrait rencontrer plus souvent chez nous ! Ca fait super plaisir en arrivant!
Le dortoir est petit et très propre, apparemment au Myanmar on ne plaisante pas trop avec la qualité des chambres.
Le lendemain après un bon petit déj à la Guest House (le petit dej est presque toujours compris dans le prix de la chambre c'est très pratique et ça fait faire des économies non négligeables), nous achetons un billet de bus pour Mandalay, et Jacques dit qu’il faut aller dans une agence pour acheter les billets de train pour Myitkyina tout au nord du pays, dans l’état Kachin. Jacques connait bien le pays et veut se rendre à Myitkyina pour un festival kachin.
Les billets pour Myitkyina étant hors budget pour moi, je décide de ne pas monter avec eux, je resterai à Mandalay, il y a beaucoup de choses à voir autour. Pour ma 1ere visite dans le pays, je vais rester sur du classique touristique !
Dans les rues poussiéreuses et défoncées, les gens ont leur petit business de toutes sortes, et là, beaucoup plus de gens qui marchent qu’en Thaïlande !
Devant la guest house
Interphone??
La voie ferrée pas loin de là....trains à toute heure du jour et de la nuit!
L’après midi, Niki veut bien m’accompagner à la Shwedagon Paya (pagode), l’emblème de Yangon et du Myanmar….c’est une pagode construite il y a 2500 ans, recouverte de feuilles d’or (53 tonnes d’or au total), dont le sommet est incrusté de quelques 5000 diamants et 2000 autres pierres précieuses. Un peu choquant quand on sait la misère du pays, mais c’est un symbole religieux et les gens donnent beaucoup pour la pagode.
Comme nous sommes dimanche, il y a beaucoup de familles qui viennent là pour la journée, c’est avant tout un lieu de culte et un vrai symbole pour la population, chaque birman faisant au moins une fois dans sa vie (si possible) un pèlerinage à la Shwedagon.
La pagode principale est entourée de dizaines de petites pagodes et de temples, et énormément de symboles liés aux animaux.
Je crois que je suis née un samedi alors j'arrose le symbole du samedi, une souris
14h, le soleil tape, le ciel est d’un bleu immaculé, toute la grandeur de la pagode resplendit sous le soleil, c’est magnifique et…..ça pique les yeux tellement ça brille, comme dirait JM (canard tu es d’accord ? tu l’as vue la Shwedagon ?)!!
Un jeune birman commence à me parler et m’explique plein de choses, et me montre comment se positionner pour, au coucher du soleil, voir les diamants successivement vert, rouge, bleu, jaune…
Je crois que je reviendrai à la fin de mon séjour, pour la voir au coucher du soleil ; personnellement, je pourrai passer la journée ici sans me lasser.
Les 2 jeunes avec qui on a passé un moment, et Niki
Lundi, attention, ils m’emmènent au « port », là où les bateaux arrivent et partent pour une bonne semaine de pêche….impressionnant ! Une vraie industrie, qui, avec des moyens très limités (et tout semble si vieux) fonctionne à merveille avec un calme et une organisation étranges dans cet environnement.
Lorsque les bateaux partent, les cales sont remplies de glace pilée envoyée à coups de gros tuyaux….la glace sera transférée dans des bidons où les poissons seront stockés pendant une semaine.
A l’arrivée au port, les bidons sont débarqués sur le port et les poissons sont triés par taille ou espèces et mis dans des paniers en plastique pour être vendus. Ca sent le poisson, on patauge dans une eau glaucasse, tout est crasseux mais c’est à voir !
Après ça, un petit saut au marché voisin (ça va avec) où l’on trouve le poisson mais aussi de la viande (telle qu’on l’imagine sur ce genre de marchés !!), des fruits, des légumes, des choses qu’on ne sait pas trop ce que c’est, et les fameuses chiques de bétel, un assemblage horrible de feuille recouverte d’un petit peu de chaux avec de la noix de bétel à l’intérieur, que les gens mâchent à longueur de temps, et pour se libérer crachent des giclettes rouges de façon régulière…ils ont la bouche sanguinolente, et les gencives sacrément amochées ! Beurk !
Autre marque de fabrique du Myanmar, nettement moins vampiresque : le thanaka. Le thanaka est un arbre très répandu au Myanmar, et son écorce est utilisée comme « crème de jour ». L’écorce est grattée et mélangée à un peu d’eau, ce qui crée une pate dont les femmes enduisent leur visage, ainsi que celui des enfants. Les hommes eux, doivent trouver ça trop féminin ! Mais lorsque le thanaka sèche, cela fait une pellicule blanche, donc la plupart des visages dans les rues sont comme peints, et c’est très joli, car souvent elles font des dessins, des formes. Et en plus, c’est très bon pour la peau, qui est très douce après.
Pour les hommes, c’est le longyi, sorte de jupe qui se porte comme une jupe portefeuille. Souvent les longyi ont de petits carreaux ou de fines rayures. Ils portent ça avec un tshirt ou avec une chemise, si elle est blanche là c’est la grande classe, enfin moi je trouve ça très classe. Les femmes aussi portent des longyi, mais le nouent d’une façon différente : sur le devant pour les hommes, et sur le coté pour les femmes.
3eme chose que je n’ai vu qu’ici : dans chaque resto (quelque soit son standing), tea shop ou bar, il y a un thermos de thé vert et des petits bols sur la table. Le thermos est rempli régulièrement. Il en est de même dans beaucoup d’endroits où l’on passe, on nous offre du thé vert. Perso j’aime moyen, ça me donne mal au ventre, mais je trouve ça très accueillant. Pourvu que ça ne se perde pas.
Lundi, encore flagada, je vais attendre tranquillement à la Guest House l’heure de se rendre à la gare routière et ce sera parti pour qq 12h de bus dans lequel surtout il ne faut pas oublier :
- Sa petite voire grosse laine
- Son bonnet
- Ses boules quiès
Car la clim est poussée à fond et ils diffusent des films (genre « Speed » !!) avec le son au max.
D’ailleurs en attendant devant la Guest House, on a vu un truc typiquement birman encore une fois : un taxi a eu un problème de direction et est allé s’échouer contre un trottoir, emportant avec lui 3 ou 4 vélos. Pas de panique : la dame et son bébé sont descendus du taxi et en ont pris un autre qui passait, et des gens sont arrivés pour relever les vélos et aider le taximan à réparer sa roue. Tout ça sans aucun haussement de ton ni excitation. Chez nous, y aurait eu 1h de « putain de bordel de merde », voire qq coups!!
Je crois que ce pays va faire du bien à mon caractère un peu trop excessif parfois!!